Guide des politiques des médias sur les Prisonniers palestiniens

Table des matières

Cadre médiatique et politiques relatives au contenu pour couvrir la question des prisonniers

Intensification de la couverture médiatique lors de développements nouveaux, manifestations et escalades

Politiques des médias sur la couverture des grèves de la faim chez les prisonniers

Utiliser les dimensions médiatiques et accorder une attention particulière aux détenus sous différents angles

Couvrir les prisonniers palestiniens du point de vue du droit international et humanitaire

Politiques en matière de sources d’informations et d›accès aux informations des prisonniers

Traiter les informations israéliennes sur la question des prisonniers

Évaluation de l›utilisation par les médias de termes et d›expressions lors de la couverture de l’actualité relative aux prisonniers

Politiques des médias concernant les productions visuelles liées aux prisonniers

Couverture active et lancement de campagnes en faveur des prisonniers

Guide des politiques des médias sur les Prisonniers palestiniens

Un guide pour les professionnels des médias, les journalistes et les institutions couvrant l’affaire des Palestiniens incarcérés par Israël

Intensification de la couverture médiatique lors de fréquentes occasions et les saisons d’escalade

  • Il est nécessaire de maintenir une attention médiatique constante
    sur la question des prisonniers en renouvelant et en diversifiant les
    médias et les schémas d›information utilisés dans la couverture à
    des fins de suspense et en répondant aux besoins du public ciblé,
    qui est de savoir ce qui se passe derrière le voile occultant et le
    mur de la prison d›Israël. De plus, il est nécessaire de continuer à
    susciter l’intérêt et l’opinion publique sur la question.
  • Une attention renouvelée de la part des médias sur la question suite
    aux développements et à l›escalade en s›assurant que la question
    est pertinente et vivante dans les médias après, par exemple,
    une grève de la faim massive organisée par des prisonniers. Il
    est également important de montrer au public la question afin
    de lui redonner un élan et d›éviter l›apathie. Après la baisse du
    nombre d›événements en faveur des prisonniers, les journalistes
    et les professionnels des médias peuvent également commencer
    à faire la lumière sur des histoires pertinentes, pour le dire encore
    plus clairement, lorsque l’on se concentre sur la couverture des
    faits et sur le développement d’événements en rapport avec les
    prisonniers au cours de leur détention, la priorité de la couverture
    médiatique, une fois que ces événements se sont estompés, devrait
    être orientée vers les angles, les antécédents, les détails et les récits
    pertinents.
  • Une couverture médiatique efficace de la question des
    prisonniers palestiniens implique de faire preuve de vigilance face
    aux périodes d›escalade typiques et de se tenir au courant des
    derniers développements en la matière. Cela devrait se refléter
    dans le domaine de la couverture et les priorités éditoriales
    données pour rapporter des informations pertinentes.
  • Il est important de traiter les affaires des détenus d›une manière
    qui tienne compte des circonstances et de lݎvolution de la
    scène palestinienne, tels que les marches de protestation,
    les grèves, la nature des moments d›escalade, ainsi que les
    occasions périodiques et apériodiques, et de prêter davantage
    attention aux questions humanitaires et aux aspects sociaux au
    cours de journées et de saisons spéciales où l’intérêt des médias
    mondiaux s’intensifie. Un exemple en serait l’adoption de la
    Journée des prisonniers palestiniens, célébrée le 17 avril, comme
    une occasion annuelle de mettre l’accent sur le problème, et en
    apportant des éléments axés sur les femmes, les épouses et les
    mères détenues à l’occasion de la Journée internationale de la
    femme, aux enfants captifs et à leurs familles à l›occasion de la
    fête des enfants.
  • Les accords d›échange de prisonniers sont des occasions
    importantes de mettre en lumière les problèmes des détenus
    palestiniens dans les prisons israéliennes. Parallèlement aux
    notes précédentes, cet objectif peut être atteint en mettant
    l›accent sur le fait que tout accord d’échange avec l›occupation
    israélienne représente un exploit national pour le peuple
    palestinien réalisé par la résistance palestinienne. Il est donc
    nécessaire de présenter les prisonniers libérés dans ces accords
    en tant qu›icônes nationales, en produisant des histoires sur
    leurs luttes, leurs expériences humaines, leur résilience et leur
    courage. Il est impératif de lier davantage les accords d›échange
    palestiniens avec des récits similaires à travers le monde qui ont
    abouti à des droits pour les peuples occupés.

Politique des médias sur la couverture des grèves de la faim chez les prisonniers

Les grèves de la faim des prisonniers palestiniens étant considérées
comme prioritaires, elles nécessitent une stratégie médiatique
adaptée. Il est dans l’intérêt des médias israéliens d’utiliser « le
mouvement des détenus palestiniens », manipuler les familles des
prisonniers et répandre des rumeurs et de fausses informations
pour affaiblir la solidarité populaire à l’extérieur des prisons. Ceci
doit être placé dans le contexte des développements concernant,
par exemple, le bien-être et la santé d›un gréviste de la faim, ou
certaines circonstances menant à la mort d›un détenu. Il est crucial
de prendre en compte les points suivants lors de la couverture des
grèves de la faim dans les prisons israéliennes:

  • Prendre des mesures d’escalade en solidarité avec les prisonniers
    et attirer l’attention de la communauté internationale sur leur
    problème et leur détresse suite aux violations israéliennes.
  • Souligner les objectifs des grèves de la faim chez les captifs et
    établir une comparaison entre leurs revendications et leurs droits,
    tels qu’ils sont inscrits dans le droit international.
  • Discuter des différentes formes de violations menées contre les
    prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes et des raisons
    qui pourraient les inciter à faire une grève de la faim, telles que des
    raids nocturnes dans des cellules, l›isolement ou la privation du
    droit de visite.
  • Il est important de confronter et de contrer les messages de
    propagande trompeuse que les sources israéliennes diffusent dans
    le but délibéré de saper le moral des prisonniers, de leur famille
    ou d’influencer les manifestations de solidarité et les campagnes
    organisées pour les soutenir.
  • Discuter et diffuser l›histoire des grèves de la faim organisées par
    le mouvement des captifs palestiniens, en faisant une comparaison
    entre elles et d›autres grèves de la faim internationales, et en
    soulignant qu›elles sont un moyen de lutte contre l›occupation et
    un droit pour les prisonniers palestiniens.

Utiliser les dimensions médiatiques et accorder une attention particulière aux prisonniers sous différents angles

La question des prisonniers est multiple et peu monolithique.
Les prisonniers appartiennent à des groupes d›âges différents et proviennent de différentes régions du territoire palestinien occupé. Pour cette raison, les nuances sont essentielles lors de la présentation des multiples dimensions médiatiques du problème. Il est important de les prendre en compte lors de la couverture des informations. Les exemples suivants soulignent ces dimensions:

  • L›exposition d›enfants et de mineurs à des arrestations et à des
    emprisonnements de la part de l›Etat d›occupation israélien, qui
    édicte des lois pour justifier une telle pratique.
  • La détention de législateurs palestiniens élus démocratiquement.
  • Les campagnes d›arrestations à Jérusalem occupée et le statut
    spécial des prisonniers de Jérusalem, qui sont exposés, ainsi que
    leurs familles, à des pressions considérables et à des tentatives de
    déplacement de leur ville.
  • La détention et l›emprisonnement de mères avec leurs jeunes
    enfants dans des prisons israéliennes, et le cas de femmes enceintes qui se retrouvent contraintes de donner naissance à leur nouveau- né en détention dans des conditions d›incarcération très difficiles.
  • La politique de négligence médicale pratiquée par l’occupation
    israélienne sur les prisonniers palestiniens et le rôle du système
    médical israélien en tant que partie de cette politique, notamment
    les médecins et les infirmières.
  • La détention de scientifiques, d›universitaires et l›importance de mettre en lumière leurs souffrances pendant leur présence en captivité et après leur libération.
  • La détention des personnes âgées et malades et leur souffrance dans des prisons, où ils sont privés des services et des besoins essentiels.
  • La détention administrative de citoyens sans procès ni acte
    d›accusation.
  • La torture de détenus dans les prisons israéliennes et l›impact de
    leur exposition à des violences physiques.

Couvrir l’affaire des prisonniers palestiniens du point de vue du droit international et humanitaire

  • Les mesures prises par les autorités d›occupation israéliennes en ce qui
    concerne la détention et la condamnation de Palestiniens violent les
    dispositions du droit international humanitaire, qui comprend plusieurs
    accords et déclarations internationaux, notamment la Déclaration
    universelle des droits de l›homme de 1948, les quatre Conventions de
    Genève de 1949 et plein d›autres.
  • Les détenus dans les prisons israéliennes sont considérés comme des
    «prisonniers de guerre» du point de vue du droit international, mais
    l›occupation les désigne depuis plusieurs années comme «prisonniers
    de sécurité» afin d›échapper à ses responsabilités et obligations [en
    tant que puissance occupante] et de bloquer les efforts internationaux
    visant à qualifier de crimes de guerre ses violations pratiquées contre les
    prisonniers.
  • Il convient de noter ici que les droits juridiques et humanitaires les
    plus importants des prisonniers palestiniens doivent faire l’objet d’une
    attention particulière de la part des organes de presse intéressés par la
    couverture de ce sujet, et souligner que les droits violés par Israël sont les
    suivants:

    Le droit à la dignité humaine et à la liberté Le droit de préparer de la
    nourriture
    Le droit à la protection contre la torture Le droit de pratiquer des rituels religieux et de faire du sport dans des lieux réservés à ces fins
    Le droit des prisonniers à la
    défense, à bénéficier de l’aide juridictionnelle et des conseils d’avocats et à être informés des chefs d’accusation retenus contre
    eux
    Le droit d›être libéré après avoir purgé sa peine d›emprisonnement
    Le droit à un procès équitable et à la défense de leur statut devant un
    tribunal juridiquement formé
    Le droit d›obtenir la liberté dans le cadre de tout accord entre Palestiniens et Israéliens
    Le droit de purger une peine de prison dans les territoires occupés et non en Israël Le droit de rentrer chez soi et de ne pas être exilé après sa libération
    Le droit à une alimentation saine Le droit d›avoir accès aux besoins financiers et aux allocations
    Le droit de communiquer avec le monde extérieur Le droit de conserver ses effets personnels sans confiscation
    Le droit de poursuivre des études universitaires et secondaires Le droit de ne pas être soumis à des rafles dans leurs cellules, à des
    agressions physiques ou au gaz
    Le droit de recevoir de nouveaux vêtements deux fois par an Le droit de ne pas être exposé à des fouilles à nu
    Le droit de recevoir un traitement médical approprié et des bilans de
    santé réguliers
    Le droit des détenus défunts de retourner auprès de leurs familles afin de recevoir des sépultures convenables, conformément à leur religion et à leurs traditions
    Le droit de mener une grève de la faim pour faire pression Le droit de ne pas être enfermé ou isolé avec des criminels

     

    Le droit à la sécurité et à la vie privée Le droit de recevoir des visites régulières deux fois par mois
    Le droit de rencontrer des
    membres de la famille s’ils sont détenus au même endroit
    Le droit de passer du temps tous les jours dans la cour de la prison pour avoir de l›air frais

Politiques d’approvisionnement en informations et accès aux informations sur les prisonniers

Les médias devraient s’appuyer principalement sur un large éventail de sources fiables, approfondies et de grande diversité, avec des moyens divers d’aborder et de traiter le problème des prisonniers. Nous présentons ici plusieurs facteurs déterminants pour la sélection des sources d’information et des ressources, à cet égard:

  • S›appuyer autant que possible sur des sources d›informations
    palestiniennes réelles, essayant d›avoir un contact direct avec
    des sources primaires, telles que les avocats des prisonniers,
    leurs familles et les comités de défense, surveillant de près les
    événements, les faits, les procès et les sorties des prisons et des
    centres de détention et la réalisation de reportages sur place.
  • Parmi les autres sources fiables figurent des experts, des spécialistes
    et des chercheurs intéressés par la cause des prisonniers et connus
    pour leurs travaux de recherche pertinents, la rédaction de livres et
    leurs déclarations spéciales sur le sujet, etc. Les anciens prisonniers
    constituent également une source principale d›informations. À cet
    égard, certains d’entre eux sont considérés comme des spécialistes
    des affaires des détenus.
  • Essayer de ne pas être limité par des informations provenant
    uniquement de sources d›informations internationales et des
    principales agences de presse traditionnelles sur les enlèvements,
    interrogatoires, procès, détentions, etc.
  • Obtenir des informations sur les affaires des détenus auprès
    des autorités palestiniennes compétentes, des organismes et
    commissions publics, des droits et des sociétés civiles actifs sur la
    scène palestinienne et d›autres institutions concernées affiliées
    à des factions palestiniennes, tout en prêtant attention à leurs
    réputations respectives en termes de crédibilité, de fiabilité, qualité
    et compétence.
  • Adopter des informations sur les problèmes des prisonniers
    émanant d›organes, d›organisations et de comités internationaux,
    à condition qu›ils travaillent de manière indépendante et qu›ils ne
    subissent aucune influence politique dirigée sur leur travail. Cela
    s›ajoute au fait que des informations importantes peuvent être
    extraites de réunions internationales périodiques convoquées, par
    exemple, par la Conférence de Genève et le Conseil des droits de
    l›homme des Nations Unies.
  • S›appuyer sur des informations provenant de médias spécialisés,
    connus pour leur intégrité professionnelle, leurs compétences, leur
    croyance en la légitimité de la cause et des droits des Palestiniens,
    ainsi que sur des sources crédibles provenant de pages de médias
    sociaux renommées, à condition que des méthodes de contrôle
    rapide, de vérification et de validation des faits soient appliquées
    lors du traitement des informations de ces pages.
  • Se tenir au courant des derniers événements, développements,
    activités et des efforts civils et publics déployés par les défenseurs
    des droits des prisonniers palestiniens. Cela inclut d›autres
    sympathisants en Palestine et à l›étranger, ainsi que des déclarations
    de soutien, des articles, des pétitions qui ont été publiées et des
    campagnes organisées à cet égard.

Traiter avec des sources d’information israéliennes sur la question des prisonniers

Ce guide propose un ensemble de politiques relatives aux médias qui ajoutent un éclairage et un contexte au discours et au contenu des médias mondiaux qui reflètent la réalité de la vie des Palestiniens sous le joug de l’agression et des guerres israéliennes. Ces politiques sont les suivantes:

  • Les forces d›occupation israéliennes publient des rapports
    périodiques sur leurs campagnes de perquisitions et d’arrestations
    dans des villes, villages, et quartiers palestiniens, constituant ainsi
    une source d›informations pour les médias sur les arrestations et
    les incidents quotidiens. Toutefois, les noms et numéros provenant
    de ces rapports doivent être vérifiés et corroborés par d›autres
    sources. Comme indiqué précédemment, il est important de
    diversifier les sources d›information et d›éviter de s›appuyer sur
    des informations provenant des médias israéliens.
  • Il est nécessaire de ne pas utiliser uniquement ce qui est publié
    par l›occupation israélienne sur des prisonniers et des détenus
    palestiniens, ni prendre ses reportages pour acquis et les faire
    circuler sans prendre des procédures pour les vérifier, traduire les
    informations pertinentes provenant d›autres sources en hébreu
    ou vérifier la version israélienne et la narration des événements,
    ainsi que la terminologie employée pour les décrire. Une politique
    éditoriale soignée est indispensable pour débarrasser la couverture
    des expressions et descriptions reflétant les revendications
    israéliennes.
  • Périodiquement, les autorités d›occupation israéliennes et
    ses médias publient des informations qui incluent parfois des
    affirmations selon lesquelles des interrogatoires sont conduits
    avec des prisonniers ou certaines enquêtes à leur sujet. Traiter
    de tels articles nécessite de prendre conscience du fait qu›ils ne
    peuvent pas être des sources fiables et peuvent contenir des parties
    trompeuses et invisibles. Par conséquent, toute republication des
    informations mentionnées dans ces articles nécessite un examen
    éditorial approfondi.
  • Lorsqu›on songe à citer des remarques ou des textes provenant
    de sources d›informations israéliennes, certaines terminologies
    doivent être remplacées par une traduction ou une édition directe.
    Par exemple, au lieu d’utiliser les « forces de défense israéliennes
    » (FDI), les journalistes devraient utiliser les forces d’occupation
    israéliennes (FOI) ou ajouter des informations descriptives
    entre parenthèses pour éviter de normaliser l’utilisation de ces
    expressions et termes. Toutefois, il est conseillé de communiquer
    le sens général de tout texte.

Évaluer l’utilisation par les médias de termes et d’expressions lors de la couverture d’une actualité relative aux prisonniers

  • Les informations concernant la question des prisonniers
    palestiniens ne devraient pas contenir des termes et expressions
    trompeurs et offensants – souvent fabriqués par l›État d›occupation
    israélienne et sa machine à propagande – mais plutôt des mots et
    des expressions alternatifs pour soutenir la cause. Par exemple,
    des expressions telles que «acte terroriste», «groupe terroriste»,
    «prisonnier de sécurité» et «administration civile» devraient être
    remplacées, respectivement, par : «opération de résistance»,
    «factions de résistance», «détenu» et «autorité d›occupation» ou
    «armée d›occupation».
  • Les journalistes et les professionnels des médias devraient
    également éviter d›utiliser une terminologie et des expressions
    qui normaliseraient le sentiment général vis-à-vis d›Israël en
    tant que puissance occupante, tels que «forces de défense»,
    «forces de police», «arrestations» et «prisonniers», mais plutôt
    «forces d›occupation», «police d›occupation», «enlèvement» ou
    «détention», et «prisonniers de guerre» ou «détenus».
  • Il est important d’éviter l’utilisation de noms fabriqués par Israël
    pour les zones et les sites palestiniens et, si nécessaire, les noms
    de lieux originaux peuvent être placés à côté des noms israéliens.
    Certains exemples sont la Judée-Samarie (Cisjordanie), la Samarie
    (Nord de la Cisjordanie) et mur de sécurité (mur de séparation ou
    mur d’apartheid).
  • Les médias peuvent jouer un rôle important, lorsqu›ils couvrent les
    informations relatives aux prisonniers, en trouvant des alternatives
    appropriées aux mots et expressions israéliens inappropriés et en
    renforçant leur utilisation. Ces alternatives peuvent également être
    utilisées à titre d’informations complémentaires ou explicatives,
    comme dans le cas de «détention administrative» (emprisonnement
    sans procès ni mise en accusation).

Politique des médias concernant les productions visuelles relatives aux prisonniers

La pénurie de matériel visuel est l’une des difficultés les plus importantes auxquelles sont confrontés les médias lorsqu’ils couvrent et rapportent des informations sur les prisonniers et les détenus, en raison principalement d’un blackout médiatique « imposé par les autorités israéliennes de l’occupation aux conditions d’incarcération des prisonniers et des restrictions sévères imposées à la détention. Par conséquent, plusieurs points doivent être pris en compte lors de l›utilisation d›éléments visuels. Ceux-ci incluent :

  • Les médias doivent veiller à vérifier l’authenticité des images et
    des vidéos diffusées par l’occupation israélienne à l’intention
    des prisonniers et des grévistes de la faim dans ses prisons, et
    à s’assurer qu’ils ne sont pas fictifs avant de les utiliser, et qu’ils
    respectent davantage le contexte entourant ces packages visuels.
    Il est important de prêter attention à la crédibilité des images et
    des vidéos affichées sur les médias sociaux, conformément aux
    normes de vérification numérique.
  • Les médias devraient choisir avec soin des images et des
    séquences qui reflètent avec exactitude et honnêteté la situation
    et les souffrances des prisonniers palestiniens dans les prisons
    israéliennes, allant des violations aux conditions difficiles
    en captivité, tout en ajoutant des notes explicatives ou des
    informations à ces images, et en poursuivant la consultation des
    ex-détenus au sujet de leurs actes.
  • Il est nécessaire de rechercher et d›utiliser l›art créatif pour mettre
    en évidence les conditions d›incarcération dans les prisons
    israéliennes afin de pallier la rareté d›éléments visuels liés aux
    prisonniers. Il est également conseillé d›utiliser des dessins et
    des peintures que l›on peut trouver dans les bibliothèques d›un
    certain nombre d›institutions palestiniennes défendant les droits
    des prisonniers.
  • Les infographies, qui sont des représentations visuelles graphiques
    de l’information, sont des outils importants qui peuvent être
    utilisés pour présenter facilement et clairement des faits, ainsi
    que des données documentaires et statistiques sur la question
    des prisonniers palestiniens. Il est important de trouver un
    équilibre lors de l’utilisation des infographies, en se concentrant
    sur les aspects humanitaires et émotionnels de la question, afin
    d›éviter de réduire les prisonniers à des statistiques, en incluant
    des histoires personnelles et des dimensions symboliques, et en
    intégrant davantage les visages, les noms et du contenu illustré.
  • Il est nécessaire de faire appel à des professionnels pour créer
    des productions visuelles en faveur des détenus, notamment des
    courts métrages, des documentaires et des livres.

La couverture et le lancement actifs des campagnes en faveur des
prisonniers

Les journalistes et les médias concernés devraient prêter attention aux campagnes médiatiques qui défendent la cause des prisonniers palestiniens. Voici quelques idées pour y arriver:

  • Décider de certains jours et de certaines heures pour lancer une
    couverture télévisée en direct sur la question par l’intermédiaire
    de différentes chaînes par satellite, en particulier pendant les
    événements et les saisons pertinents, et poursuivre l’échange
    d’informations et de documents relatifs à la question des
    prisonniers entre producteurs, parties concernées et médias.
  • Afficher les hashtags des médias sociaux sur les écrans de
    télévision et via les nouveaux médias liés aux événements, aux
    saisons et aux campagnes en faveur des détenus.
  • Fournir un espace spatial et temporel sur un téléviseur ou un site
    Web pour afficher des publicités en faveur des détenus, à titre de
    contribution volontaire du média.
  • La participation de journalistes et de personnalités des médias
    actifs à des campagnes et à des manifestations en faveur des
    prisonniers via les médias sociaux et à la rediffusion de programmes
    pertinents.
  • Travailler sur la mise en place de services de soutien aux médias et à
    de multiples partenariats entre différents médias, organisations de
    la société civile et parties palestiniennes pour soutenir la question
    des prisonniers.
  • Fournir aux militants des droits de l›homme et aux ex-détenus
    l›occasion de suivre une formation et de se qualifier dans les
    médias afin de leur permettre de jouer un rôle dans le soutien de la
    cause des prisonniers.
  • Promouvoir la formation spécialisée des journalistes et des
    professionnels des médias dans le domaine des affaires des
    détenus et organiser des réunions avec les parties concernées, des
    activités de formation et des ateliers.
  • Créer une coopération professionnelle et orientée, et échanger
    des informations et des documents sur la question des prisonniers
    avec les médias palestiniens en général et ceux s›intéressant aux
    affaires des détenus en particulier.